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Poser des limites par amour a votre jeune cheval

Red flag if you don't set limits with young horses

A chaque fois que je pose une limite à  mon cheval, ma motivation est toujours par amour du cheval. Je veux qu’il soit capable de vivre agréablement dans le monde des humains.

Je veux qu’il puisse facilement gérer toutes les contraintes qu'entraîne le fait de vivre dans notre monde. Aimer un cheval ce n’est pas le laisser faire tout ce qu’il veut.

Aimer un cheval, c’est surtout lui assurer bonheur et sécurité pour le restant de sa vie.

Je ne pose pas de limites pour flatter mon ego, ou pour montrer quelles acrobaties mon cheval peut faire, ou pour simplement le faire obéir, peu importe ce qu’il arrive.

Voilà 6 points clés à toujours garder à l’esprit lorsque nous devons poser des limites avec nos chevaux.

1. Poser des limites n’est pas forcément synonyme de Punition, de cris, de grands coups sur le nez, ou de violence

Les grandes corrections vont seulement devenir nécessaires si vous ignorez votre voix intérieure et vos sentiments d’insécurité quand votre cheval dépasse les limites trop souvent.

Si vous apprenez à vous exprimer et à informer votre cheval dès que vous entendez cette voix, vous aurez besoin de faire beaucoup moins.

Les corrections se limiteront à un petit “Hey” dans le calme, ou à une main levée pour bloquer le nez de votre cheval. Apprenez à faire moins avant que vous n’ayez besoin de faire plus plus tard.

Si vous prenez le point de vue du cheval, ce serait comme ceci. Il a dépassé une limite plusieurs fois, et vous avez senti ce petit sentiment d’agacement déjà à répétitions.

Chaque fois, votre cheval dépasse cette limite avec un peu plus d’assurance. Parce que vous ne lui avez pas donné de retour pour lui expliquer qu’en fait, vous n’aimez pas son comportement.

Le plus longtemps vous pensez que votre cheval fait quelque chose de mauvais, mais que vous ne lui dites pas, au plus longtemps il pensera que ce qu’il fait est bien.

Surtout si son comportement lui rend la vie plus belle (comme tirer la longe pour aller brouter…).

2. Poser des limites ne veut pas dire que mon cheval ne peut plus s’exprimer

Je veux que mon cheval me prévienne quand il a peur, quand il voit quelque chose d’effrayant, ou de quelle humeur il est aujourd’hui.

Je vais chercher les raisons de l’écart, le pourquoi il ne se tient pas immobile aujourd’hui.

Puis je vais voir ce que je peux faire pour améliorer la situation et pour que mon cheval soit confiant et accepte de rester immobile.

Et je vais réfléchir à une façon de l’aider pour qu’il soit moins peureux, plus motivé ou plus confiant pour qu’il puisse faire ce que je lui demande.

Parce c’était peut-être ma faute et le cheval a mal réagi parce que je l’ai mis dans une mauvaise situation. Mais même là, il ne peut pas me marcher sur les pieds...

3.Poser des limites et dire NON veut aussi dire que j’éduque mon cheval AVANT

Il est notre responsabilité d’éduquer nos chevaux pour qu’ils puissent se débrouiller dans le monde humain et toutes les restrictions qui vont avec.

Soyez toujours une étape en avance : apprenez à votre cheval à accepter la tondeuse avant que le veto ait besoin de s’en servir, apprenez-lui à venir au montoir avant la première monte, apprenez-lui à monter dans le van avant la première urgence.

La plupart des comportements non désirés apparaissent seulement parce que nos chevaux ne savent pas agir autrement.  

Ça ne fait aucun sens de punir un cheval parce qu’il a eu peur du pschit pschit et dire “Il devrait savoir, il fait le clown!”.

Et jusqu’à ce que j'apprenne tout ceci à mon cheval, il ne peut toujours pas me traîner en tirant sur la longe. 

4. Les limites sont pour la sécurité de tous - parce que les humains sont cassables et qu’un cheval pèse 500 kg

Les chevaux sont familiers avec la notion de politesse et de ne pas envahir l’espace personnel d’un autre cheval plus dominant - pas même s’ils font un écart parce qu’ils ont peur.

J’ai justement été témoin de ce fait hier soir quand ma pouliche de 3 ans Tara a pris peur et voulait s’échapper à tout prix des écuries.

Elle était sur le point de foncer sur sa mère adoptive Mazirah  - mais celle-ci a défendu son espace personnel en couinant et en menaçant de la botter.

Tara s’est tout de suite arrêtée et a changé de direction.

Oui, Mazirah a utilisé une “punition positive” (terme scientifique pour une technique d’apprentissage) pour corriger Tara qui allait lui foncer dessus dans un moment de peur.

Elle ne s’est pas déplacée pour laisser Tara passer.

Tara a accepté cette remise en place sans prendre peur de Mazirah et elle la voit toujours comme son point de référence quand elle a peur, quand elle cherche la sécurité. 

5. Dans notre façon d’agir et d’être avec les chevaux, nous devons toujours nous assurer de ne pas provoquer leurs instincts de proies.

Un cheval qui réagit avec son instinct va toujours montrer un comportement “désagréable”. Il est alors question de “contrôler les dégâts”.

Le fait est que votre cheval ne peut pas apprendre et ne peut pas réfléchir dans cet état.

Nous devons comprendre l'instinct de proie de notre cheval dans sa globalité et comprendre ce qui le provoque.

Nous devons faire attention de ne pas le mettre dans des situations qui provoqueraient son instinct.

Nous devons aussi lui apprendre à trouver une porte de sortie lorsque son instinct commence à prendre le dessus.

Chaque cheval à deux côtés : celle que nous apprécions et aimons, et celle que nous ne comprenons pas.

La question est : laquelle nourrissez-vous chaque jour ?

Vous ne pouvez pas accuser le cheval pour quelque chose dont il a été programmé par mère nature - mais il n’a toujours pas le droit de vous sauter dans les bras. 

6. Poser des limites n’exclue pas la récompense et de dire merci - ceci devrait être fait bien plus souvent dans notre quotidien avec nos chevaux.

Et pour finir : prenez l’habitude de remercier votre cheval pour chaque chose que vous le voyer ou le ressentez bien faire.

Même juste après une correction - merci d’avoir accepté le non.

Même si ce n’est qu’un comportement “normal” comme donner les pieds correctement, ou rester patiemment immobile au montoir.

Ou enfiler le licol. Ou marcher à côté de vous en étant calme et connecté.

Dites merci, appréciez votre cheval et il vous remerciera en vous montrant plus de bonne volonté.

Soyez le premier à être clair, poli et reconnaissant dans votre relation.

Quand il s’agit de poser des limites, j’apprends beaucoup en regardant une mère et son poulain, ou des juments plus âgées et des jeunes chevaux.

La façon dont elles arrivent à enseigner les bonnes manières, et à apprendre aux adolescents turbulents la notion de politesse d’interaction est fascinante. 

Regardons comment une jument insiste sur la politesse avec son poulain :

J’ai trouvé ça très intéressant d’observer ma jument Mazirah quand elle a eu son poulain.

Au cours des premières semaines, Mazirah était plutôt tolérante avec le petit Maserati.

Elle ne disait pas grand-chose s’il lui fonçait dedans ou s’il lui envoyait les pieds accidentellement - elle restait à sa place, sans bouger, ou elle lui donnait un petit coup de tête.

Quand Maserati a grandi, elle a commencé à devenir plus stricte avec lui, surtout quand il tétait.

Il devait être très poli, autrement elle lui mordait les fesses.

S’il était vraiment impoli, elle irait même jusqu’à le botter (tiens, ça ressemble beaucoup à une punition positive P+). Il a donc appris à dire s’il te plait, et merci.

Mazirah n’a jamais été agressive ou méchante avec Maserati, mais elle faisait passer le message avec la fermeté requise.

Elle n’a jamais perdu son tempérament quand elle devait se répéter encore et encore.

La façon dont elle le corrigeait est aussi intéressante à retenir : avant d’agir physiquement, elle prévenait toujours avec un ordre vocal!

Nous avons une jument meneuse spéciale dans le troupeau où nous aimons intégrer les jeunes chevaux.

Tous les poulains semblent la respecter, sans jamais avoir peur. Ils essayaient parfois de mordre et de botter les autres chevaux, mais elle, jamais.

Elle avait cette incroyable présence, elle n’avait aucun besoin de s’affirmer physiquement. Même si je savais qu’elle le ferait si nécessaire.

Je l’ai vu faire plusieurs fois avec des chevaux adultes. Elle était calme, souveraine, et sûre d’elle-même.

Elle savait exactement la façon dont elle aimerait que les poulains se comportent autour d’elle.

Et elle l’exprimait directement grâce à quelques signes (coucher les oreilles, secouer la queue, un regard en coin de “belle-mère”).

Si nous regardons la nature, il semble que nous devons adopter quatre points :

  1. Savoir ce que l’on veut, avec une présence calme, mais pleine d’assurance
  2. Avertir immédiatement, dès la première petite tentative de notre cheval
  3. Avoir une attitude ferme, mais amicale lorsque nous devons faire appliquer les règles
  4. Donner un avertissement vocal avant de corriger physiquement

Comment développer sa  “présence naturelle” et son assurance ?

Tout d’abord, vous devez clarifier les règles sociales que vous désirez que votre poulain respecte lorsqu’il est avec vous.

Ne laissez personne vous dire ce que vous devez permettre à votre poulain ou ce que vous devez lui interdire.

Libérez-vous de l’opinion des autres et des “tu devrais”, “tu ne devrais pas”. Ces règles doivent vraiment venir de vous - vous devez en être convaincu.

Ce que vous ne ressentez pas, vous aurez de la difficulté à y être fidèle.

Puis, écoutez vos sentiments : qu’est-ce qui vous semble juste ? Quel comportement de votre poulain vous fait vous sentir irrité et insécure ?

Dès que vous êtes ennuyé ou légèrement insécure, il y a une limite à placer.

Ou imaginez que votre petit poulain a bien grandi et montre un certain comportement : est-ce que ce sera toujours aussi mignon ?

Pourquoi devons nous être des fois si forte dans nos corrections ?

Les grandes corrections ne seront nécessaires que si vous ignorez ces petits ressentis, cette petite voix à l’intérieur de vous, trop souvent.

Si vous apprenez à vous ouvrir et à avertir votre cheval aussi doucement que possible lorsque vous entendez cette petite voix, vous aurez besoin d’en faire beaucoup moins.

Les corrections se réduiront à un à un petit mouvement de la main pour bloquer le nez, ou à un petit “Hey”. Apprenez à faire moins plus tôt, avant de devoir en faire trop plus tard :

Si vous le prenez du point de vue du cheval, ce serait comme ceci. Votre cheval a dépassé une limite avec répétitions, vous sentez ce petit sentiment d’agacement déjà plusieurs fois.

Chaque fois que votre cheval dépasse cette limite avec un peu plus d’assurance. Parce que vous ne lui avez pas donné de retour pour lui expliquer qu’en fait vous n’aimez pas son comportement.

Le plus longtemps vous pensez que votre cheval fait quelque chose de mauvais, mais que vous ne lui dites pas, au plus longtemps il pensera que ce qu’il fait est bien.

Surtout si son comportement lui rend la vie plus belle (comme tirer la longe pour aller brouter…).

Et le plus longtemps vous pensez que votre cheval fait quelque chose de mauvais, mais que vous ne lui dites pas, au plus dur il sera de changer ses habitudes.

C’est seulement dans ces situations que les grandes corrections sont nécessaires.

Ce n’est pas juste, sans aucun doute

Ce serait bien plus juste d’être clair et d’être capable d’offrir cette clarté à nos chevaux dès la première minute de notre rencontre.

Mais plus souvent que le contraire, nous ne réussissons pas, et pour je ne sais quelle raison, nous mettons des bâtons dans nos propres roues.

Soyez le premier à être poli

Et pour finir : prenez l’habitude de remercier votre cheval pour chaque chose que vous le voyer ou le ressentez bien faire.

Même juste après une correction - merci d’avoir accepté le non.

Même si ce n’est qu’un comportement “normal” comme donner les pieds correctement, ou rester patiemment immobile au montoir.

Ou enfiler le licol. Ou marcher à côté de vous en étant calme et connecté.

Dites merci, appréciez votre cheval et il vous remerciera en vous montrant plus de bonne volonté.

Soyez le premier à être clair, poli et reconnaissant dans votre relation.

Poser des limites par amour est la conséquence d’une seule motivation : de permettre à votre cheval de vivre confortablement et en sécurité dans le monde des humains.

 

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